in-exil
La vidéo In-exil est la version interactive de la vidéo proposée pour la pièce de théâtre Exil, Cie In-Time.
Exposée dans la galerie virtuelle de la ©box du 12 mai au 12 juillet 2008.
Elle a été réalisée avec le soutien de la DRAC Rhones-Alpes et l'aide à la création pour l'achat des capteurs de mouvements.
In-exil est une oeuvre visible uniquement sur la ©box en 2008.
L'utilisateur.trice a le choix de se connecter soit avec sa webcam soit via les capteurs de mouvement mis à disposition dans la ©box.
Il ou elle va pouvoir agir sur la vidéo en changeant par ses mouvements les teintes, la résolution ou la cadence.
exil
in-exil.eu
Exil est la mise en scène de textes de Césare Pavese (travailler fatigue, la mort viendra et elle aura tes yeux), par la Cie In-Time, en trois langues, langue des signes, italien et français.
Invitation à réaliser la vidéo de la scénographie
Invitation du centre culturel de Palerme autour de l'actualité de mes recherches pour ce projet menées au Cente Culturel de Palerme
(un grand merci à Jean-Christophe Gallet et Jacques Pecheur)
Mon travail sur d'Antonello Da Messine a fait l'objet d'un second site www.in-exil.info (en parallèle avec la version interactive sur la ©box).
Il s'est construit à partir des échanges entre Carole Brandon (© caméra) Sophie Mollard (in/signe-F) et Martin Calame (in/signe-M) (assistants chargés des recherches et d'un documentaire sur le CCP)
Pendant la création de la vidéo pour exil, j'ai porté mes recherches sur l'espace (profondeur et planéite dans le mouvement) et les problématiques de communication entre différents langages (corps, images, capteurs) et les differentes langues (des signes, français, anglais et italien). Comment donner du "corps" à l'image et comment matérialiser ce qui se passe entre un espace scénique réel et un espace scénique virtuel. Permettre au corps (humain) de réactualiser sans cesse de nouvelles rencontres (sensations?) à partir d'éléments absents.
Pour ce projet, je me suis demandée comment matérialiser des échanges entre des entités étrangères les unes des autres. Je voulais que la vidéo soit le liant, la substance immatérielle mais profondément présente par une certaine corporéité. Elle devait donc etre interactive et dépendre des jeux des comédiens.
Les questions abordées par la mise en scène rejoignaient un besoin de mettre en image les sensations corporelles qui traversaient, habitaient et subsistaient dans mon corps après la perte d'un enfant. Comment le meme espace fabrique, contient et protège en meme temps la vie et la mort.
C'est pourquoi j'ai décidé de travailler dans les 3 parties avec des matériaux sans arret en mouvement, en transformation, mobiles et liquides : le ciel et l'eau.
Les textes choisis s'appuyent sur differents paysages (verdure, terre, mer, ville, lumiere...) pour installer les personnages et leurs relations. Cette partie annonce les metissages en trinite entre l'homme, la femme et l'enfant chez Pavese. Pavese, ici, confronte les solitudes de la femme, semblant si inutile, de l'enfant s'echappant et de l'homme errant.
La video s'inspire des compositions de tableaux du debut de la Renaissance. La video va traduire ici cette trinité par les possibilités de rencontres numeriques de la tonalite, la luminosite et la texture de la couleur. Ces images dépendront des mouvements des comediens sur scene (via capteurs et webcam) et s'activeront comme les relations theatralisees dans les peintures entre la Vierge et son enfant, puis celles entre le Christ et les deux personnages qui l'accompagnent (Vierge, Madeleine, Saints divers et variés, anges, donateurs...).
part ONE > CUMULUS
part two > CIRRUS
part three > STRATUS
Si chaque comédien joue tous les possibles de son personnage, les textes choisis de Cesare Pavese annoncent ici, la rencontre spirituelle et charnelle entre homme et femme(s).
sur l'ecran, la dilatation de la matiere pixel provoque une epaisseur par superpositions de couches pour donner corps, chair et pulsations à l'image numerique.
Un va-et-vient entre le fond et la surface de l'écran, par vagues, par flux, envahissant et déversant couleurs et rythmes sur la scène.
nuages denses qui se dressent sur leur base horizontale, jouant avec les rayons du soleil, de toute leur masse ; amas = cumulus en latin
nuages qui surplombent lesautres, s'étirent comme des griffures de chats, longues fibres parallèles et divergentes, diaphanes, filaments = en latin cirrus
nuage dune seule nappe immense et continue, qui parfois touche le sol, masquant le bleu du ciel , couche informe, nuage étendu = en latin stratus
« Ce n'était qu'un jeu tu le savais bien - quelqu'un fut blessé il y a longtemps. Mais rien n'a change le temps est passé - un jour tu es venue un jour tu mourras. Et quelqu'un est mort il y a très longtemps - quelqu'un qui voulait mais ne savait pas.» (Cesare Pavese, 11 avril 1950, in Last Blues, to be read some day.)
Fière et immortelle, envahie de neige et de poussière (electroniques?), l'image traverse les couches de mémoire ; nous revenons à l'image latente, au synopia, à la matrice?
La trace indélébile mais reproductible d'une rencontre.
exil
in
autour des figures siciliennes de Césare Pavese et Antonello Da Messine, cette vidéo interactive passe d'une pièce de théâtre en 3 langues, à une oeuvre sur la ©box et se joignant à des recherches à Palerme ... à la recherche de nos racines, entre ciel et terre, la mouette toujours présente comme incarnation de l'entre-deux.
La scénographie comme la video rejoue les modalites possibles de rencontres entre un homme et deux femmes. L’Homme-enfant-amant s’impose dans sa verticalite et son immobilisme, il transforme tout langage en gestes.... devenant ainsi ondes et lignes de force d’un tableau.
Les femmes-meres-amantes affirment leur dualite en tissant un réseau complexes d’energies, symbolisant alors la vie, la mémoire et le mouvement meme, hors du tableau. L’espace scenique tout entier materialise ces interstices entre chaque rencontre ; les deux cotes de cet homme, les deux facettes de ces relations avec les femmes
le recto et le verso d’un meme objet toujours en exil....
Comme le tableau d’Antonello Da Messine, Vierge a l’enfant avec un moine franciscain en adoration (recto) et Ecce Homo (verso), acquis recemment par le Museo Regionale de Messine.
C'est d'abord pour cette question l'intermédiaire, d'entre-deux que je me suis intéressée à Antonello Da Messina, Il Maestro di Quattrocento est a la croisee de l’ecole flamande et de celle de la peinture italienne du debut du XVeme siecle. Comme une interface entre le Nord et le Sud : il s’opere dans son oeuvre une synthèse entre le sens de l’espace des Italiens et l’acuite de la vision des Flamands. Cette conjonction particuliere m'a fascinée dans la mesure où elle se joue et s’interroge dans chaque combinaison de ce projet .
Et c'est aussi rapidement la question de l'isolement, une ile entre deux milieux (l'eau et le ciel) qui m'a définitivement orientée vers la Sicile et ce peintre.
Messine, la Ville
Entre Messine et la cote italienne, un détroit sépare et lie comme une interface les deux cotes d’un même pays. A la fois, il permet et empêche le passage des idées, des échanges culturels, des communications ; existe comme lieu même du politique, c’est-a-dire l’espace de l’événement, le lieu de l’utopie ou du mythe (Charybde et Scylla).
Pavèse exprime le déchirement entre deux espaces incompatibles, le passe (impossible a revivre) et l’avenir (inconnu). Ce detroit, selon le point de vue, suivant de quel cote on se trouve, affirme cette dualité et enrichit chacune des parties, des territoires. Le point de passage devient le lieu du flux, de l’échange du voyage et de la rencontre. Un noeud de réseaux. Comme l’ecran sur la scene d’Exil, ou Antonello Da Messina, qui materialise sur ses toiles l’apport de différentes cultures : le nord et le sud de l’Europe ou St Jérome dans son étude qui a le choix entre deux directions.